L’agence d’architecture, d’urbanisme et de design du grand architecte français Édouard François — membre international du RIBA (Royal Institute of British Architects) à Londres dont les oeuvres font partie des collections permanentes du Centre Pompidou depuis près de vingt ans — vient tout juste de fêter ses trente ans d’existence. Cet architecte aux ouvrages excentriques, considéré comme un des pionniers de l’architecture durable, aime l’espace de création que lui offrent les façades.
Un spécialiste des projets phares
À la fois singuliers et remarquables, les projets d’Édouard François ne manquent pas de surprendre et sa signature est reconnaissable entre mille. Son légendaire Immeuble qui pousse à Montpellier, la Tower Flower devenue jardin et l’hôtel Barrière Le Fouquet’s à Paris (2006) sont des lieux de pèlerinage pour les architectes qui mettent l’accent sur la durabilité et l’écologie, autant lors de la conception que pour la construction. Avec le Python, Édouard François a enrichi son oeuvre extravagante d’une nouvelle création architecturale spectaculaire — un cadeau d’anniversaire pour les trente ans de son agence en quelque sorte.
Construction atypique dans un nouveau quartier on ne peut plus classique
Christian de Portzamparc, directeur de projet et urbaniste, avait dans l’idée de créer une
sorte de repère au coeur du quartier Grenoble Presqu’île. « Les nouveaux bâtiments
environnants étant tous plutôt mornes et discrets avec leurs tons de gris, il voulait une
architecture emblématique, littéralement mise en scène. » Tel était le défi à relever, raconte
Édouard François. « Et il était très difficile de s’imaginer le bâtiment à l’endroit où il devait
être érigé. »
La forme et la conception d’ensemble de cet immeuble sont en soi d’une grande simplicité.
À vrai dire, c’est le matériau utilisé pour la façade qui fait de cette construction quelque
chose d’extraordinaire en permettant d’en abstraire la forme angulaire, à l’instar du
camouflage militaire, explique l’architecte.
Un camouflage qui saute aux yeux
Le serpent est un animal dont la forme est difficile à percevoir en raison des motifs dessinés
par les écailles, et c’était exactement l’effet recherché. Ce motif d’écailles a pour but de
camoufler les formes et de faire disparaître les arêtes et les angles.
Pour dessiner la façade, l’architecte s’est inspiré d’un sac Prada dont le motif a été scanné,
puis agrandi en fonction de ses besoins. « Transposer ensuite les écailles en losanges de
façade a été un jeu d’enfant, confie Édouard François. Nous avons fait un premier essai sur
une petite surface avec des losanges de façade 20 × 20 PREFA et le résultat était stupéfiant.
Les arêtes et les angles disgracieux semblaient comme gommés, les trous noirs des fenêtres
et les avancées des balcons disparaissaient dans ce motif reptilien. »
Le matériau fait l’architecture
« Aux alentours, les façades de nombreux bâtiments sont uniquement peintes, avec des
couleurs très ordinaires et, somme toute, insipides. Je voulais pour ma part recourir à un
véritable matériau pour que le bâtiment se démarque de cette banalité, explique Édouard
François. Les losanges de façade PREFA correspondaient exactement à ce que je recherchais.
Nous avons porté notre choix sur les couleurs argent et anthracite, en y ajoutant deux tons
intermédiaires — le gris souris et l’aluminium naturel. » Il fallait un produit durable et de
fabrication industrielle qui demande peu d’entretien et puisse s’adapter aux différences de
hauteur de la façade, critères auxquels les losanges de façade répondaient parfaitement tout
en présentant un certain nombre d’autres avantages. La sismicité de la région de Grenoble
exigeait une parfaite stabilité de la construction et une pose d’une grande précision
répondant à des exigences de sécurité élevées.
Un pro des façades à la chasse au serpent
« Par bonheur, nous sommes tombés sur PREFA. Sa vaste gamme de couleurs et depanneaux de bardage nous a immédiatement séduits », raconte Patrick Gaide, façadierresponsable de la mise en oeuvre pour ACEM, entreprise de Saint-Martin-d’Hères chargéedes travaux.
Les dimensions de la façade ventilée de ce bâtiment en béton armé à l’optique reptilienneétaient considérables. Près de 47 000 losanges de façade 20 × 20 PREFA ont été posés sur1 500 m² de façade. Un formateur PREFA présent sur place a apporté ses précieux conseilspour la mise au point des détails — conseils fort bienvenus, car la pose n’était pas des plussimples.
« L’architecte nous avait fait parvenir une reproduction exacte du motif de la façade,accompagnée d’informations précises sur l’emplacement de chaque élément », se souvientPatrick Gaide. Pour que cet habillage extravagant produise l’effet escompté, le schéma depose avait été dessiné avec précision, losange par losange. Chaque pièce de la couvertureétait numérotée par couleur — P.10 anthracite, P.10 gris souris, aluminium naturel et argentmétallisé — et en fonction de sa position sur la façade, ce qui a considérablement facilité lamise en oeuvre.
Un ouvrage culturel culte
Dans le quartier Grenoble Presqu’île, le Python est immédiatement devenu un bâtiment
architectural culte. À la fois élégant et étonnant, cet immeuble original que l’on remarque de
loin est le symbole d’une architecture et d’une culture architecturale aussi moderne
qu’audacieuse. « C’est exactement ce qu’il fallait à ce quartier naissant. Apportez
l’innovation dans un nouveau quartier et les autres finiront bien par suivre l’exemple ! » Tel
est le bilan qu’Édouard François tire avec satisfaction de son travail de pionnier.
Détails techniques — losange de façade PREFA 20 × 20
Matériau |
aluminium enrobé, 0,7 mm d’épaisseur, revêtement à chaud bicouche ou
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Couleur |
P.10 anthracite, P.10 gris souris, aluminium naturel, argent métallisé
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Fixation |
1 clou annelé par losange = 25 clous annelés par m² |
Poids |
2,8 kg/m²
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Pose |
sur voligeage intégral d’au moins 24 mm
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Dimensions |
20 × 20 cm en surface posée
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Produkt |
losange de façade PREFA 20 × 20 |